22 jun 2011

Les Origines


Pour aborder cette étude sur le mécénat, j’ai d’abord cherché à en connaître l’histoire, à retrouver les origines de cette relation « éclairée » avec le domaine de l’art.
Les premières actions pouvant être considérées comme du mécénat apparaissent en Egypte, avec la politique de construction des pharaons. L’appui à la création artistique correspond alors à une projection stratégique de leur pouvoir, mais sans doute aussi à un intérêt réel pour la création artistique et l’art.

En Grèce antique, l’art commence à être perçu par les puissants comme « le moyen d’exprimer les signes de leur souveraineté et de leur grandeur »[1]. Ainsi, on retrouve les toutes premières collections dans les temples, dans les sanctuaires, dans les tombeaux et dans les palais des souverains.
C’est dans la période hellénistique que l’on commence à voir apparaître un mécénat proche de celui d’aujourd’hui : une « politique » de promotion des arts et des artistes. « Ce fut, pendant des siècles, une façon pour le pouvoir politique de promouvoir la création artistique et les rituels collectifs, mais aussi, sur un mode plus original, d’effacer ou même d’inverser le rapport de force dont procède ordinairement le pouvoir politique. »[2]. A cette époque, on trouve des mécènes importants comme Alexandre le Grand Ptolomée Ier Sôter, le plus remarquable, qui a laissé la Bibliothèque d’Alexandrie, et le Mouseion, sorte d’Académie où les érudits, défrayés par les souverains, pouvaient faire leurs recherches.

Mais c’est à Rome que le mot de mécénat va naître, du nom du citoyen romain Caius Cilnius Maecenus. Ce riche patricien, né vers 70 avant JC, a dédié sa fortune et son nom à la protection des poètes et à la promotion des lettres. Sous son aile, on trouve ainsi les plumes d’Horace, de Virgile et de Properce. C’est aussi à Rome que naît la pratique de prendre des œuvres d’art à ses ennemis, comme trophées de guerre, pour ensuite les exposer dans les lieux publics ou dans les demeures des souverains, ce qui a permis de conformer de véritables collections d’art, bibliothèques et pinacothèques. Malgré l’importance croissante des œuvres d’art, le mécénat de cette époque était surtout orienté vers les écrivains et les poètes plutôt que vers les artistes, encore considérés comme des artisans.



[1] Le mécenat. Luigi Salerno. Encyclopédie Universalis.
[2] Nicolas Simon et Mariannne Eshet. Le Mécénat valeur actuelle. Page 40. Gallimard. 2009

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